Tant qu'il y aura des livres à lire
Il y aura de la joie sur Terre
Tant qu'il y aura des gens pour les lire
Il y aura de l'espoir sur Terre
Fillette sous l'arbre de ton enfance
Qui dévore les pages de l'insouciance
Ce bonheur que tu tiens sur tes genoux sales
C'est ce qui te distingue de l'animal
Et toi l'adolescent, du haut de tes quinze ans,
Qui découvre le monde en le lisant
T'as compris que cette montagne de papier
C'est toute l'histoire, la science, la pensée
Tant qu'il y aura des livres à lire
Il y aura de la joie sur Terre
Tant qu'il y aura des gens pour les lire
Il y aura de l'espoir sur Terre
Ardente jeune femme, en quête de peut-être,
Ces pages sont pour toi une fête
C'est un fleuve qui coule vers l'infini
Vers le port où s'embarquera ta vie
Toi le quadra actif, entre deux rendez-vous,
Tu bouquines toujours un peu beaucoup
Car c'est dans ces romans, ces nouvelles, ces essais,
Que tu retrouves l'horizon plus ou moins bouché
Tant qu'il y aura des livres à lire
Il y aura de la joie sur Terre
Tant qu'il y aura des gens pour les lire
Il y aura de l'espoir sur Terre
Femme mûre sous la lampe de l'expérience
Qui regrette les pages de l'insouciance
Tu retrouves des odeurs, des musiques, qui l'eut cru,
A la recherche du temps perdu
Et toi l'octogénaire perclus de vieillesse
Qui relis les pages de la sagesse
Ce trésor que tu tiens dans tes vieilles mains
C'est ce qui te fait croire à demain
Tant qu'il y aura des livres à lire
Il y aura de la joie sur Terre
Tant qu'il y aura des gens pour les lire
Il y aura de l'espoir sur Terre
Toi l'élu au paradis, du haut de ton nuage,
Toi qui ne te soucies plus d'être à la page
J'espère que ton boss t'accorde l'éternité
Pour relire la fine fleur de l'humanité
Et toi le fantôme, entre deux courants d'air,
Toi qui ne crains même plus la poussière
Je sais que tu ne te prives pas, en cachette,
Pour hanter jour et nuit ma bibliothèque
Tant qu'il y aura des livres à lire
Il y aura de la joie sur Terre
Tant qu'il y aura des gens pour les lire
Il y aura de l'espoir sur Terre
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