La fleur, l'homme et le monde

Je suis la fleur

Je suis la belle des prés et mes senteurs

Enchantent vos narines, c'est mon bonheur

D'ailleurs

J'ai besoin d'air pur et vous m'faîtes peur

Avec vos moteurs

Et vos mauvaises odeurs

Je suis la fleur

Je suis belle et puis je meurs

Je ne fais que passer

Je ne serai plus là demain

Laissez-moi donc vivre en paix

Demain, je serai loin

Je suis un homme

Mélange d'orgueil et de carbone

Un drôle de bonhomme, en somme

Une folie et un talent énormes

Hors-normes

Et depuis qu'la belle et son bonhomme

Ont croqué la pomme

On m'en demande un maximum

Comme si j'étais une bête de somme

Mais je ne suis qu'un homme

Je fais c'que j'peux jusqu'à mon dernier somme

Je ne fais que passer

Je ne serai plus là demain

Laissez-moi donc vivre en paix

Demain, je serai loin

Je suis le monde

Certains me trouvent immonde

C'est vrai que souvent je gronde

Et que le malheur abonde

Mais la planète ronde

Que le soleil féconde

Dans l'univers vagabonde

Elle ne fait que passer

Elle ne sera plus là demain

Laissez-nous donc vivre en paix

Demain, nous serons loin

 

Le ciel bleu

Depuis que l'Homme est sur Terre

Il se demande pourquoi il y est

Et ça reste le grand mystère

C'est pas moi qui vais l'élucider

Depuis que l'Homme est sur Terre

Il se demande ce qu'il y a après

Nul ne le sait, faut bien s'y faire

Et ça ne sert à rien de s'énerver

Bonhomme,

Derrière le ciel bleu, tout est obscur

Il semble lumineux mais c'est un mur

Bonne femme,

Derrière le ciel bleu, tout est obscur

Ecoute des étoiles le murmure

Depuis que l'Homme est sur Terre

Il se demande à quoi ça rime

Ces alléluias et ces misères

Cette folle et vaine course à l'abîme

Depuis que l'Homme est sur Terre

Il veut percer le secret des nuages

Mais les gourous feraient mieux de se taire

Car c'est encore l'ignorant le plus sage

Bonhomme,

Derrière le ciel bleu, tout est obscur

Il semble lumineux mais c'est un mur

Bonne femme,

Derrière le ciel bleu, tout est obscur

Ecoute des étoiles le murmure

 

Le râleur

On l'entend arriver de loin

Car, dès qu'il a passé la porte,

Sa voix résonne comme le tocsin

Et tout seul déjà, il s'exhorte

On n'sait jamais

A tout hasard...

Vaut mieux râler!

Et puis, c'est parti, tout y passe

Les riches, les pauvres et les migrants

Si son boulot est une impasse

C'est la faute au gouvernement

On n'sait jamais,

A tout hasard...

Vaut mieux râler!

Le chômage en France,

C'est la faute aux chômeurs

Les ordures dans la rue,

C'est la faute aux éboueurs

Les bons sentiments,

C'est la faute à ma sœur

Et les emmerdements,

C'est la faute au bonheur

Des autres

On n'sait jamais,

A tout hasard...

Vaut mieux râler!

Et ça continue, tout y passe,

L'Europe, les flics et les migrants

Si son mariage est une impasse

Ben, c'est la faute à sa maman

Il est reparti en grognant

Il a bien sûr claqué la porte

Et le silence est assourdissant

Mais c'est le meilleur antidote

On n'sait jamais,

A tout hasard...

Vaut mieux râler!

Père et fils

Bien sûr, le monde immense

Bien sûr, la mer et l'infini

Bien sûr, tout est possible

Quand on a l'horizon pour bible

Bien sûr, le vent du large

Bien sûr, le sel et les embruns

Bien sûr, on veut de faire la belle

Bien sûr, les rêves sont éternels

Mais la liberté,

C'est la liberté de choisir sa prison

La liberté,

C'est la liberté de choisir sa prison

Bien sûr, il y'a le sud

Et puis le nord et l'est et l'ouest

Si tu ne crains pas la vie rude,

Y'a pas de limites à ta quête

Bien sûr, y'a l'aventure

Comme un diamant sur de l'ordure

Bien sûr, y'a la musique

Qui fait rêver comme l'Amérique

Autrefois

Mais la liberté,

C'est la liberté de choisir sa prison

La liberté,

C'est la liberté de choisir sa prison

Tu peux aller à gauche, à droite,

Sur les côtés, c'est comme tu veux

Tu peux aller devant, derrière,

Et tu peux même rester chez toi

Tu peux mourir de rire

Ou bien mourir de peur

Tu peux mourir d'aimer

Ou bien de ne pas aimer

Mais la liberté,

C'est la liberté de choisir sa prison

La liberté,

C'est la liberté de choisir sa prison

Ce qui vaut beaucoup mieux

Que pas de liberté du tout

De quoi demain..?

 De quoi demain sera t-il fait?

Qu'est-ce-que le ciel nous a mis de côté?

De quoi demain sera t-il fait?

Qu'est-ce -qui va encore nous tomber sur le bout du nez?

Vivre, bien sûr,

Sera toujours une aventure

Il fait un temps de demoiselle

Ni pluie, ni vent, ni soleil

A mon balcon, la vie est belle

Et j'ai du pain dans ma corbeille

Mais de quoi demain sera t-il fait?

Si ça se trouve, il vont bien réussir à tout péter

De quoi demain sera t-il fait?

Est-ce qu'on aura encore le droit de respirer?

Vivre, bien sûr,

Sera toujours une aventure

Les oiseaux cuicuitent gentiment

Le chat les regarde, l’œil gourmand,

Et tout se passe, en gros, comme d'habitude

Mais ça chauffe et l'été sera rude

De quoi demain sera t-il fait?

Qu'est-ce-qui nous fait quand même encore un p'tit peu rêver?

De quoi demain sera t-il fait?

Et quelles couleurs donner à nos fugaces destinées?

Vivre bien sûr,

Sera toujours une aventure

Une aventure!

Il flotte des mots

Il flotte des mots

Il flotte des mots entre nous deux

Il flotte des mots, des mots bleus

Il flotte des mots silencieux

Il flotte des mots

Il flotte les mots qu'on s'est dit

Il flotte les mots qu'on n's'est pas dit

Il flotte des mots

Il flotte des mots

Il flotte des mots entre nos cœurs

Il flotte des mots entre nos peurs

Il flotte les mots des profondeurs

Il flotte des mots

Il flotte les mots qu'on a pensé

Et ceux qu'on a articulé

Il flotte des mots

Il flotte des mots

Il flotte des mots

Il flotte des mots 

Il flotte des mots

Y'a des frissons dans l'atmosphère

Des évidences et des mystères

Il flotte des mots

Il flotte des mots

Il flotte des mots comme des bulles

Il flotte des mots en majuscules

Il flotte des mots en minuscules

Il flotte des mots

Il flotte les mots qu'on se dire

Un jour, peut-être, une prochaine fois

Il flotte des mots

Il flotte des mots 

Il flotte des mots 

Il flotte des mots 

Il flotte des mots

D'amour

Positive attitude

Il y a toujours un espoir

Quelque part

Et quand on ferme les yeux

On peut le voir

Il y a toujours une étoile

Quelque part

Et si on regarde bien

On peut la voir

Ce n'est peut-être qu'une lueur

A l'horizon

Que le clin d’œil d'un bonheur

Qui se morfond

Ce n'est peut-être qu'une étincelle

Un bébé flamme

Qui ne demande qu'à faire sa belle

Au creux de l'âme

Il y a toujours un possible

Quelque part

Et si on sait être modeste

On peut le voir

Il y'a toujours un pourquoi pas

Quelque part

Et sans être fanatique

On peut y croire

Ce n'est peut-être qu'une bougie

Dans la nuit noire

Peut-être une chanson qui se rit

Du désespoir

Ce n'est peut-être qu'une chandelle

Une drôle de dame

Qui n'demande qu'à faire sa rebelle

Au creux de l'âme

Il y'a toujours un avenir

Un lendemain

Il y a toujours un sourire

Dans le lointain

Il y a toujours un chemin

Un bateau

Il y a toujours un moyen

Un radeau

Quelque part

Quelque part

Quelque part

La grande bleue

Sombres marais de l'amertume

Vos charmes sont bien sûr puissants

Et il est tentant, sous la lune,

De s'y baigner en sanglotant

Sombres marais de l'amertume

Vous avez l'esprit ricaneur

Et vous savez, d'un trait de plume,

Nous planter une flèche en plein cœur

Sombres marais de l'amertume

Dans l'espoir de nous esclaver

Quand notre âme, que vos charmes enfument,

Se débat dans de vagues pensées

Mais ces flèches, dans l'acide trempées,

Sombres marais de l'amertume

Sur moi ne font plus guère d'effet

Leur vol s'est perdu dans la brume

Je leur préfère la grande bleue

Ses colères ont bien plus honnêtes

Aujourd'hui, c'est un grand ciel bleu

Demain, tant pis, une tempête

Je leur préfère la grande bleue

Ses calmes plats et ses abîmes

On ira jusqu'au bout du bleu

Si le vent veut bien faire la rime

Je leur préfère la grande bleue

Le vent du large, le goût du sel

J'ai l'horizon au fond des yeux

Et du bonheur dans l'escarcelle

J'ai l'horizon au fond des yeux

Et du bonheur dans l'escarcelle

Devenus grands

Quand on était petits

On savait bien qu'on s'rait grands, un jour

Mais ça n'voulait rien dire, un jour,

Puisqu'on était petits maintenant

Quand on était petits

On apprenait la vérité

Sans savoir que, devenus grands,

Ce s'rait si dur de l'oublier

Quand on était petits

On courait comme les champions

Sans savoir que,devenus grands,

Ça servirait rarement

On jouait aussi à cache-cache

Sans savoir que, devenus grands,

Ça servirait tellement

Quand on était petits

On se prenait pour Zorro

Sans savoir que, devenus grands,

On serait plutôt Bernardo

Quand on était petits

On découvrait des trucs tout l'temps

Quand j'découvre quelque chose maintenant

Ça change pas grand-chose à ma vie

Quand on était petits

On courait comme les champions

Sans savoir que, devenus grands,

Ça servirait rarement

On jouait aussi à cache-cache

Sans savoir que , devenus grands,

Ça servirait tellement

Quand on était petits

Les parents étaient des géants

Comment s'fait-il que, par magie,

Ils soient devenus des braves gens?

Quand on était petits

On savait bien qu'on s'rait grands, un jour

Mais ça n'voulait rien dire, un jour,

Puisqu'on était petits maintenant

Puisqu'on était petits maintenant (ad lib)

Le monde est moche, la vie est belle

Les p'tits oiseaux cuicuitent sur les branches du pommier en fleur

Le ciel est bleu et tout brille comme une chaussure fraîchement cirée 

Y'a des bisous dans l'herbe tendre et des câlins sur les transats

Et même des anges qui pédalent dans les nuages

En maillot d'bain!

Le monde est moche, la vie est belle

Le monde est moche, la vie est belle

Y'a de la neige à Noël et des bonbons au goût d'azur

Dans la ch'minée un feu de bois et des histoires interminables

Où un capitaine au long cours promène sa barbe et son grand cœur

Du côté des îles miraculeuses, un verre de rhum à portée d'main

A portée d'main!

Le monde est moche, la vie est belle

Le monde est moche, la vie est belle

Assis sur son derrière, le chat et son regard de sphinx

Rêve de pyramides en souriant de la moustache

On raconte qu'une nuit il a bondi jusqu'à sur la Lune

Mais ce n'est pas sûr, ce n'est peut-être qu'une légende

Ce qui est sûr, mon cher Arthur,

C'est que ça fait du bien parfois de zapper les infos

Zapper les infos!

Le monde est moche, la vie est belle

Le monde est moche, la vie est belle

Entre les gouttes

C'est un bord de mer et la mer est grise

Quelques goélands se promènent, pensifs

Les temps modernes, comme toujours, sont en crise

Mais les vagues se prélassent sur les récifs

C'est vrai, il pleut

Mais on est heureux

Entre les gouttes

Quelques parapluies se baladent au loin

Quelques solitudes ont un rendez-vous

Ça fait des flaques de couleur dans le lointain

Comme des soleils, on est tous un peu fous

C'est vrai, il pleut

Mais on est heureux

Entre les gouttes

Les galets centenaires roulent sous nos pieds

Le temps a raboté leurs juvéniles audaces

Allons plutôt là-bas, sur le sable mouillé,

Y'a peut-être moyen de n'pas perdre la face

C'est vrai, il pleut

Mais on est heureux

Entre les gouttes

La digue de l'est affiche ses ambitions

Ça fait voyager sans se mouiller les pieds

Et puis, ça fait voguer l'imagination

Même si ce n'est qu'une impasse, en vérité

C'est vrai, il pleut

Mais on est heureux

Entre les gouttes

Entre les gouttes

Plus rien n'm'étonne

Plus rien n'm'étonne

Vraiment

Plus rien n'm'étonne

Franchement

Tout a un air de déjà-vu

C't'air-là, j'l'ai déjà entendu

Plus rien n'm'étonne

Vraiment

Plus rien n'm'étonne

Franchement

Cette cloche n'a qu'une seule note

Et les journaux les mêmes parlotes

Plus rien n'm'étonne, ni les arnaques

Ni les tordus, ni les magouilles

PLus rien n'm'étonne, ni les vicelards

Ni les pervers, ni les embrouilles

Plus rien n'm'étonne

PLus rien n'm'étonne

Vraiment

Plus rien n'm'étonne

Franchement

Faut dire que l'histoire se répéte

C'est pas d'aujourd'hui que l'homme est bête

Plus rien n'm'étonne, ni les horreurs

Ni les promesses de bonheur

PLus rien n'm'étonne, ni la misère

Ni la morgue des milliardaires

Plus rien n'm'étonne

PLus rien n'm'étonne

Vraiment

Plus rien n'm'étonne

Franchement

Mais ça n'empêche pas le printemps

De me sourire de toutes ses dents

Comme un enfant

Paradis perdu

Je chante un paradis perdu

Je chante un monde disparu

Avec des air-bags partout

P'tit déj au lit et tout et tout

Une mer dans la mère

Une mer éphémère

Qui jamais n'éclabousse

Le brave marin d'eau douce

Mais, un jour, il faut naître

Mais, un jour, il faut être

N'être qu'un homme

Parmi les autres hommes

N'être qu'une femme

Parmi les autres âmes

Je chante un paradis

Je chante un monde disparu

Un monde de moelleux coussins

Où l'on ne se souciait de rien

Ni du fric, ni d'la r'traite

Pas d'patron, pas de dettes

Pas d'amours compliquées

Pas de chagrins d'amitié

Mais, un jour, il faut naître

Mais, un jour, il faut être

Etre seul au monde

Comme tout le monde

Etre maître à bord

Jusqu'à l'écueil de la mort

Je chante un paradis perdu

Je chante un monde disparu

A jamais

Tout un programme

Bayer aux corneilles

Tourner autour du pot

Cracher son venin

S'accrocher aux branches

Aimer à perdre la raison

Friser le ridicule

Faire contre mauvaise fortune bon coeur

Raser les murs

Affronter les monstres

Peser le pour et le contre

Savoir raison garder

Ne pas cracher dans la soupe

Toucher du bois

Jouer des coudes, jouer le jeu

Jouer avec le feu

Affronter les monstres

Reprendre du poil de la bête

Pisser dans un violon

Couper les cheveux en quatre

Siffler sur la colline

Affronter les monstres

Bouffer à tous les rateliers

Faire la fine bouche

Tutoyer les étoiles

Affronter les monstres

Joindre l'utile à l'agréable

Affrionter les monstres (ad lib)

Noirceurs

Noirceurs, qui êtes-vous?

Noirceurs, que me voulez-vous?

Noirceurs, où allons-nous?

Noirceurs, je ne comprends pas tout

Noirceurs, qui êtes-vous?

Noirceurs, que me voulez-vous?

Noirceurs, le monde est fou

Noirceurs, j'ai peur beaucoup

Noirceurs, où êtes-vous?

Noirceurs, que me vouliez-vous?

Noirceurs, le monde est flou

Noirceurs, je ne comprends pas tout

Je ne comprends pas tout

La chanson stoïque

Aujourd'hui, il fait beau

Aujourd'hui, il fait moche

Y'a des sourires là-haut

Ou quelque chose qui cloche

Aujourd'hui, il fait beau

Aujourd'hui, il fait moche

Qu'importe la météo

Il y'a toujours anguille sous roche

Ce n'est qu'une mauvaise lune

Ce n'est qu'une mauvaise passe

Quand on cherche fortune

On boit parfois la tasse

Ce n'est qu'un jour d'orage

Qu'un caprice du ciel

Ce n'est qu'un jour de rage

Avec son goût de fiel

Ou son goût de miel

Aujourd'hui, il fait beau

Aujourd'hui, il fait moche

Y'a des sourires là-haut

Ou quelque chose qui cloche

Aujourd'hui, il fait beau

Aujourd'hui, il fait moche

Qu'importe la météo

Il y'a toujours anguille sous roche

Ce n'est qu'un jour de fête

Qu'un rayon de soleil

Et souvent la défaite

Vient après la merveille

Ce n'est qu'une pleine lune

Et ce projo dans le ciel

Te chante une fortune

Qui a un goût de miel

Ou un goût de fiel

Aujourd'hui, il fait beau

Aujourd'hui, il fait moche

Y'a des sourires là-haut

Ou quelque chose qui cloche

Aujourd'hui, il fait beau

Aujourd'hui, il fait moche

Qu'importe la météo

Il y'a toujours anguille sous roche

Et sûrement le vrai sage

Serait celui pour qui

Les plus jolis mirages

Ne seraient que folie

Et sûrement la sagesse

Serait de rigoler

Quand le destin ne nous laisse

Que les yeux pour pleurer

Mais là, faut pas rêver

Aujourd'hui, il fait beau

Aujourd'hui, il fait moche

Y'a des sourires là-haut

Ou quelque chose qui cloche

Aujourd'hui, il fait beau

Aujourd'hui, il fait moche

Qu'importe la météo

Il y'a toujours anguille sous roche