Dans la nuit de l'existence
Sa lampe torche à la main
Et puis le cœur déjà en transe
On débarque un beau matin
Les premiers temps, c'est plutôt cool
Enfin, généralement, ça dépend
Y'en a qui sont déjà pierres qui roulent
Y'en a qu'on traite déjà comme du chiendent
Mais, tu sais, la rage de vivre,
Ça ressemble à un ouragan
Et même si c'est seulement survivre
C'est toujours mieux que le néant
Après vient le temps des miracles
Des graines qui germent sur le balcon
Des contes de fées et des oracles
On ne se pose pas encore de questions
Mais ça ne va plus beaucoup tarder
Déjà rutilent les trompettes
Elles viennent te chanter la liberté
L'enfance a pris la poudre d'escampette
Et on est seul dans sa peau
Avec des images plein la tête
Et des bien sur et des peut-être
Et l'infini dans une goutte d'eau
Alors on trace sa route dans la jungle
A moins que ce ne soit un zoo
Sans transition on passe d'un truc de dingue
A une tendre balade au fil de l'eau
Les jours ressemblent parfois à la nuit
Et vice versa, ça va de soi
Parfois, en plein jour, l'étoile luit
Parfois la nuit est blanche comme la foi
Et puis les questions sans réponses
Et puis les réponses sans questions
Au cœur des villes poussent les ronces
Dans les maquis de l'ambition
Qu'on ait réussi ou perdu
Les cheveux blancs poussent pareil
Mais qu'est-ce que ça veut dire "avoir perdu"
Quand pour tout l'monde quand même brille le soleil?
Voici venu le temps du sourire
Que se déchire le voile des illusions
On rêve encore d'inventer l'avenir
Mais sans les paillettes et les pièges à cons
Et on est seul dans sa peau
Avec des images plein la tête
Et des bien sur et des peut-être
Et l'infini dans une goutte d'eau