Brouillard narquois

Soleil frisquet
Brouillard narquois
Fait un peu froid
Pour un mois d'mai (bis)

Silence nacré
Brouillard sournois
Au coin du bois
Drôle de muguet (bis)

Soleil frisquet
Brouillard narquois
Personne ne sait pourquoi
La vie, la mort
Tout ça

La dame de mon cœur

Elle a un port de reine et des yeux de gazelle
Le sourire généreux et le goût du bonheur
Et quand je m'alanguis dans les bras de ma belle
Je survole le monde et mes petits malheurs

Elle est entrée dans mon cœur, elle a ouvert les f'nêtres
Faut dire que ça sentait un peu le renfermé
Elle sait par un sourire apprivoiser la bête
Il flotte dans ma cellule un parfum de muguet

C'est une âme
C'est une flamme
C'est la dame 
De mon cœur (bis)

Elle tutoie les étoiles, elle est un peu fofolle
Mais la sagesse n'est rien sans un grain de folie
Elle cueille des coquelicots sur l'chemin de l'école
Ça la met en retard mais c'est tellement joli

Elle est tellement si douce que c'est presque un péché
Mais je veux bien reconnaître qu'il y en a de pires
D'ailleurs, faut pas non plus, mon pote, exagérer
C'est bien connu, y'a rien de plus cruel qu'un rire

C'est une âme
C'est une flamme
C'est la dame
De mon cœur (bis)

Elle a bien ses défauts mais c'est secret défense
Je n'peux rien révéler, ce serait trop risqué
Elle m'accepte comme je suis et j'ai bien de la chance
Elle a bien du courage, j'sais pas comment elle fait

Alors, parcourons ensemble le chemin qu'il nous reste
Les deux pieds bien sur terre et l'humeur vagabonde
A deux, mon tendre amour, la vie est une fête
A deux, on est quand même un peu moins seul au monde

C'est une âme
C'est une flamme
C'est la dame
De mon cœur (bis)

Vide

Vide
Je tourne à vide
Mon périph' est fluide
Vide 
Guère intrépide
Mais tout de même lucide

Dans ma tête, parfois
Je m'fais du cinéma
Mais pas là
L'écran est vide
Faudra r'passer plus tard

Vide
Tellement vide
Que si vous êtes avides
De chansons
Un peu speed
Je risque de prendre un bide

Dans ma tête, parfois
Je m'fais du cinéma
Mais pas là
L'écran est vide
Faudra r'passer plus tard

Vide
Je tourne à vide
J'ai l'après-midi placide
Vide
Je suis plein d'vide
Mais ça n'a rien de sordide

Pas question d'tourner livide
Avant d'avoir creusé ma dernière ride
Mais vide
L'écran est vide
Faudra r'passer plus tard
Faudra r'passer plus tard

Sinon, y'avait "cupide" aussi...et puis "acide", "timide", perfide", "humide", "morbide"...et puis Gide...André Gide...mais bon...

René

René
Il sait pas quoi faire
De ses journées
Alors 
Il se met à la fenêtre
Et il regarde les gens passer
Surtout les jolies filles
Mais ce n'est plus pour lui, les jolies filles
Elles passent
Sans le regarder
Ou, si elles le regardent,
C'est pour lui lancer
Un regard
Exaspéré

Alors, René
Il baisse la tête
Il se demande ce qu'il fout là
Sur cette planète

René
Il sait pas quoi faire
De ses journées
René
Il sait pas quoi faire
De ses pensées

Viennent les beaux jours

Dans mon jardin, il y a un arbre
Dans mon jardin, il y a un arbre
L'hiver, il est tout nu
Il a l'air d'avoir froid
Mais l'été, il est vêtu
De verdure comme un jeune roi

Mon amour toujours
Viennent les beaux jours
Mon amour toujours
Viennent les beaux jours
Viennent les beaux jours

Dans mon quartier, il y a une place
Dans mon quartier, il y a une place
L'hiver, il ne vient personne
Même le pavé semble avoir froid
Mais l'été les rires résonnent
Comme une claque sur une gueule de bois

Mon amour toujours
Viennent les beaux jours
Mon amour toujours
Viennent les beaux jours
Viennent les beaux jours

Dans ma radio, il y a le monde
Dans ma radio, il y a le monde
Souvent il est tout moche
Même le soleil semble avoir froid
Mais toujours résonnent les cloches 
Des jours meilleurs au coin du bois

Mon amour toujours
Viennent les beaux jours
Mon amour toujours
Viennent les beaux jours
Viennent les beaux jours

Le colibri

D'après Pierre Rahbi.

Il fait nuit noire et la forêt brûle
Tous fuient apeurés devant l'affreux brasier
Seul le colibri, vibrant oiseau minuscule,
Fait des aller-retours entre rivière et forêt

Et, à chaque voyage, il rapporte
Dans son bec minuscule
Une minuscule goutte d'eau
Et la dépose au beau milieu de l'incendie
Où elle se consume

Colibri, colibri, tu es ridicule
Lui crient les singes, les lions et les gazelles
Crois-tu vraiment que tes gouttelettes
Pourront éteindre un si terrible incendie?
Non, bien sur que non, répond le colibri
Mais

Je fais c'que j'peux
Je fais de mon mieux
Je fais ma part
Faîtes la vôtre

Je me souviens

Je me souviens
D'une maison un peu solitaire
Perchée là-haut pas loin de la carrière
Je me souviens
Y'avait pas beaucoup de lumière
Mais il y faisait chaud les soirs d'hiver
Je me souviens
Quelques livres et puis trois BD
On les relisait chaque soir sans s'en lasser
Je me souviens
Des parties de coinchée
Ça n'rigolait pas sur la toile cirée
Je me souviens d'un temps
Où les choses étaient simples

Je me souviens
Mamie penchée sur sa Singer
Elle en sortait des merveilles beaucoup moins cher
Je me souviens
Pépère dans son bleu de travail
La retraite ne lui disait rien qui vaille
Je me souviens
Des p'tits lapins dans leur clapier
Qui venaient pointer le bout de leur nez
Je me souviens
Taches de sang dans le soleil
Celui du lapin sacrifié la veille
Je me souviens d'un temps
Où les choses étaient simples

Je me souviens
Trois chaines en noir et blanc
Et nous scotchés devant le p'tit écran
Je me souviens
Des repas à 7 heures
Pas question de décaler d'un quart-d'heure
Je me souviens
Un potager, pas un jardin
Quelques fleurs pour faire joli dans les coins
Je me souviens
Des ombres de la guerre
Toujours planquées dans les fourrés derrière
Je me souviens d'un temps
Où les choses étaient simples

Je me souviens
Des orgies de Noël
Jamais entendu parler de la grande nouvelle
Je me souviens
C'était pas compliqué
On aime, on souffre, on disparaît
Je me souviens
La petite goutte de calva
Dans le café à la fin du repas
Je me souviens
Faut faire ce qu'il y a à faire
Pas besoin de tortiller du derrière
Je me souviens d'un temps
Où les choses étaient simples

Qu'est-ce tu d'viens?

C'est au coin d'une rue soudain
Entre la FNAC et le Printemps
Qu'on tombe sur un vieux copain
Qui nous rajeunit de trente ans
Qu'est-ce tu d'viens?
Et toi..?
Qu'est-ce tu d'viens?

Ben dis-donc
Il en est passé d'l'eau sous les ponts
Depuis qu'on a quitté l'collège
On a ramé vers l'horizon
Mais ce salaud n'était qu'un piège
Qu'est-ce tu d'viens?
Et toi..?
Qu'est-ce tu d'viens?

Qu'est-ce tu d'viens, copain?
Comment t'as fat avec la vie?
Qu'est-ce tu d'viens, copain?
Comment t'as fait avec l'amour?
Comment t'as fait avec toujours?

C'est au moment où l'on s'y attend
Le moins que soudainement
Surgissent les ombres du passé
Sous la forme d'un grand dadais
De cinquante ans
Qu'est-ce tu d'viens?
Et toi..?
Qu'est-ce tu d'viens?

T'as pas tellement changé
Tu t'es seulement pastellisé
On en est tous là
Mais y'a quand même un truc qui m'fait tout drôle
C'est que toi, toi qui voulais changer le monde
Toi qui avais le portrait du Che dans ta chambre
Au d'ssus du lit
J'ai bien l'impression que maintenant 
Tu veux juste changer de canapé
Et de smartphone et de PC
De pectoraux et de fessiers
Qu'est-ce tu d'viens?
Et toi..?
Qu'est-ce tu d'viens?

Qu'est-ce tu d'viens, copain?
Comment t'as fait avec les femmes?
Qu'est-ce tu d'viens, copain?
Comment t'as fait avec les hommes?
Comment t'as fait avec ton âme?

C'est au coin d'une rue enfin
Entre la FNAC et le Printemps
Qu'on se dit: "Bon...à la prochaine!"
Oui, mais chacun, intérieurement,
Se dit que s'il n'y avait pas de prochaine*
Ce n'serait pas forcément un drame
Qu'est-ce tu d'viens?
Et toi..?
Qu'est-ce tu d'viens?

Regarder les gens

C'est marrant
De regarder les gens
Y'en a des p'tits, des grands,
Des gentils, des méchants
Y'en a qui marchent le nez en l'air
Y'en a qui marchent de travers
Y'en a qui sont pressés
Y'en a beaucoup qui sont pressés
Y'en a même qui oublient de respirer

C'est marrant
De regarder les gens
Y'a des papas, y'a des parents,
Des sœurs, des frères et des mamans
Qui se chamaillent gentiment
Ou pas gentiment

C'est marrant
De regarder les gens
Y'a des amoureux débutants
Y'a des vieux couples attendrissants
Et de répugnants personnages
De tous les âges

C'est marrant
De regarder les gens
Y'en a qui rêvent de tout casser
Qui ne savent pas quoi faire
De leur colère
Et qui attendent, visage fermé,
Que quelqu'un ait la curiosité
De s’attarder
Sur leur figure austère
Pour leur exploser la théière

C'est marrant
De regarder les gens
Y'en a qui sont perdus dans leurs pensées
Y'en a qui sont perdus tout court
Y'en a qui recherchent l'amour au coin d'la rue
Y'en a pour qui c'est foutu
Mais non, c'est jamais foutu

C'est marrant
De regarder les gens 
Ces funambules de l'existence
C'est marrant
Mais n'oublie pas, mon cher Laurent,
Qu'ils te regardent également

Chanson

A quoi ça sert, une chanson?
Je n'en sais rien mais c'est joli
Et si ça n'sert, en gros, dans l'fond,
Qu'à se fleurir un peu l'esprit

Ça vaut mieux que de s'engueuler
Avec son voisin d'palier
Ça vaut mieux que de comater
Devant une daube à la télé
Ça vaut mieux que de se goinfrer
De burgers tout plein de saletés
Ça vaut mieux que de faire la gueule
En se plaignant d'être tout seul

A quoi ça sert, une chanson?
Je n'en sais rien mais c'est joli
Et si ça n'sert, en gros, dans l'fond,
Qu'à s'embellir un peu la vie

Ça vaut mieux que de fignoler
Quelque nouvelle méchanceté
Ça vaut mieux que de spéculer
Sur le dos des déshérités
Ça vaut mieux que de bichonner
Une kalachnikov en acier
Ça vaut mieux que de faire la gueule
En se plaignant d'être tout seul

A quoi ça sert, une chanson?
Je n'en sais rien mais c'est joli
Et si ça n'sert, en gros, dans l'fond,
Qu'à se distraire un peu l'ennui

Ça vaut mieux que de bricoler
Quelques douteuses vérités
Ça vaut mieux que de sangloter
Sur les ruines de son passé
Ça vaut mieux que de militer
Pour de modernes croix gammées
Ça vaut mieux que de faire la gueule
En se plaignant d'être tout seul

A quoi ça sert, une chanson?
Je n'en sais rien mais c'est joli
Et si ça n'sert, en gros, dans l'fond,
Qu'à s'éclairer un peu la nuit

Ça vaut mieux que de s'exciter
Sur des ragots mal digérés
Ça vaut mieux que de s'énerver
Sur un truc qui n'veut pas marcher
Ça vaut mieux que de polluer
Cette pauvre planète bien abîmée
Ça vaut mieux que de faire la gueule
En se plaignant d'être tout seul

Baby song

Un enfant est né,
La vie continue
Il s'appelle Abdoulaye,
Youssef, Charles-Alfred

Une enfant est née, 
La vie continue
Elle s'appelle Erika,
Shirley, Djemila

Il a les yeux de sa mère
Elle a la bouche de son père
Il a le nez de grand-mère
Le pyjama de son grand-père

Un enfant est né,
La vie continue
Il s'appelle Antonio,
Olivier, Pedro

Une enfant est née,
La vie continue
Elle s'appelle Indira,
Ou Fatoumata

C'est le petit roi du monde
Il a la vie devant lui
C'est la petite reine du monde
Et tous les espoirs sont permis

Un enfant est né,
La vie continue
Il s'appelle Gwenaël,
Ludwig ou Samuel

Une enfant est née,
La vie continue
Elle s'appelle Gwenaëlle,
Yoko, Emmanuelle

Chantez, dansez, buvez
Pour le nouveau nouveau-né
Chantez, dansez, buvez
Et puis allez vous coucher

Demain, il va falloir vous lever
Tôt

La magie de Noël

d'après "Petit papa Noel", paroles de Raymond Vinci, musique de Henri Martinet.

Petit papa Noel
Quand tu descendras du ciel
Avec tes i-phone par milliers
N'oublie pas mon petit soulier

Petit papa Noel
Quand tu descendras du ciel
Avec tes i-pad par milliers
M'oublie pas, fais pas l'enfoiré

Il me tarde tant que le jour se lève
Pour voir si tu as assuré
Toutes ces belles applis que je vois en rêve
Ça me fait trop délirer

Petit papa Noel
Si jamais tu descends du ciel
Avec juste un grand sourire niais
Tu vas te l'prendre au cul, mon p'tit soulier!

On se débrouille

Rien n'est sur, c'est certain,
On se demande de quoi demain
Sera fait
Rien n'est pur, à la fin,
On se retrouve tous au même point
Ou à peu près
Alors

On se débrouille
On se débrouille, on fait aller
Avec des aie! et puis des ouille!
Des grands rêves et des p'tites magouilles
On se débrouille

Rien n'est clair, tout s'discute,
Même avec ses meilleurs potes
On n'est pas toujours d'accord
Rien n'est clair, tout s'dispute,
Y'a qu'le beau temps qui met parfois
Tout l'monde d'accord
Et encore
Alors

On se débrouille
On se débrouille, on fait aller
Avec des aie! et puis des ouille!
Des grands rêves et des p'tites magouilles
On se débrouille

Rien n'est clair, rien n'est vrai,
Chacun n'détient qu'un petit bout
D'la vérité
Rien n'est vraiment systématique
Et heureusement, c'est ça qui nous fait
D'la musique
Alors

On se débrouille
On se débrouille, on fait aller
Avec des aie! et puis des ouille!
Des grand rêves et des p'tites magouilles
On se débrouille
Ouille ouille ouille

La sérénité

Longtemps, dans le brouillard, je l'ai cherchée
Longtemps, dans le blizzard, j'ai appelé
Longtemps, dans les parfums, je me suis grisé
Longtemps, dans le trafic, je me suis oublié

La sérénité,
C'est ne pas jouer à cache-cache avec soi-même
La sérénité,
C'est ne pas se faire cocu soi-même

Longtemps,dans le décor, je me suis planqué
Longtemps, en père Fouettard, je me suis déguisé
Longtemps, en père Noel, je me suis rêvé
Longtemps, en étincelle, je me suis consommé

La sérénité,
C'est ne pas jouer à cache-cache avec soi-même
La sérénité,
C'est ne pas se faire cocu soi-même

Quelque part entre les oreilles
Il y a une petite voix qui fredonne une chanson
C'est elle, la fidèle ritournelle,
C'est elle qui nous ramène à la maison

La sérénité,
C'est ne pas jouer à cache-cache avec soi-même
La sérénité,
C'est ne pas se faire cocu soi-même

La rêveuse

Elle ne dort pas mais elle rêve
Pyjama casque sur les oreilles
Elle voyage
Dans les nuages
Elle se fabrique des paysages
Ensoleillés
Émerveillée
Par des images
Pas toujours sages

Elle ne dort pas mais elle rêve
Dans ses écouteurs, la musique
C'est un grand périple authentique
Dans les nuages
Et puis plus rien n'est vraiment grave
Elle est seule avec ses images
C'est son secret
Propriété privée

Elle ne dort pas mais elle rêve
Dans le silence de la nuit
Où les travailleurs assoupis
Reprennent des forces
Elle s'emporte
Au pays des merveilles
Où le soleil ne s'éteint jamais
Dans ses écouteurs, la musique
C'est un grand périple authentique
Dans les nuages
Et tant pis si ce n'est pas sage
Elle est seule avec ses images
C'est son secret
Propriété privée

Aimer quand même

On est tous couillons
Tous des n'importe quoi
on est même franchement cons
Parfois
On est tous idiots
Parfois même déplorables
On est tous des blaireaux
Minables!

Oui mais aimer
Aimer quand même
On fait c'qu'on peut avec c'qu'on est
Oui mais aimer
Aimer quand même
On fait c'qu'on peut avec son passé

On est tous bêtes
Tous des n'importe quoi
On est tous des p'tites têtes
Parfois
On est tous stupides
Parfois même dégueulasses
Et on est tous perfides
Hélas!

Oui mais aimer
Aimer quand même
On est plus bêtes que méchants
Oui mais aimer
Aimer quand même
On est surtout ignorants

On est tous nuls
Tous des n'importe quoi
On est même des trous du cul
Parfois
On est souvent bornés
Parfois même pathétiques
On est tous des enfoirés
Chroniques!

Oui mais aimer
Aimer quand même
C'est surement la plus belle façon d'aimer
Oui mais aimer
Aimer quand même
Alors, ça vaut l'coup d'y penser

Mais c'est pas tous les jours facile!

Les gens d'en face

Des gens d'en face
On ne voit guère que des rideaux
Et des silhouettes
Parfois une tête émerge d'une fenêtre
On entend parfois quelques éclats de voix
Mais c'est à peu prés tout

Pourtant les gens d'en face
Ont surement aussi mal aux dents
Parfois
Et mal au cœur
Souvent 
Et puis ils ont surement aussi
De magnifiques nuits d'amour
Et de mémorables fous rires

Des gens d'en face
On espionne un p'tit peu la vie
A l'occasion
Voire plus si affinités
Ou si curiosité

Mais des gens d'en face
On ne voit guère que des rideaux
Et des silhouettes
Parfois un chat se pointe à la fenêtre

Et chacun, dans son appartement,
Se demande régulièrement
Qui sont les gens d'en face